Mal de ventre, est-ce une maladie chronique ?

Toute personne souffre un jour de maux de ventre. Cela peut se traduire sous différentes formes. Cependant des troubles digestifs trop fréquents (mal de ventre chronique) peuvent signaler une maladie inflammatoire chronique de l'intestin.

Les symptômes sont nombreux : ballonnements, sensation de "poids" sur l'estomac, crampes, coliques ou spasmes qui touchent les appareils digestifs fragilisés par certaines maladies ou infections. Dans la plupart des cas, ces symptômes annoncent un mal de ventre bénin qui se traite rapidement. Il s'agit, dans de tels cas, de maladies intestinales dites aiguës (Colite, gastroentérite par exemple). On a mal, mais on guérit relativement vite car, bien soignées, ces maladies ne durent pas longtemps. (Voir pour cela les remèdes contre les problèmes de digestion).

Quand les douleurs persistent, quand les troubles digestifs récidivent ou se manifestent régulièrement, cela veut dire, dans la très grande majorité des cas, que l'intestin fonctionne mal. On parle alors de "troubles fonctionnels intestinaux". Pas d'inquiétude, c'est souvent bénin. En revanche, dans des cas beaucoup plus rares, il peut s'agir d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (ou MICI). Le diagnostic est alors difficile à entendre. Parmi ces affections, on distingue la maladie de Crohn (du nom du médecin qui l'a décrite en 1932) et la rectocolite hémorragique.

Le problème ? La paroi des intestins est atteinte d'inflammation de façon transitoire (on connaît alors des phases de repos entre les crises) ou continue. Les poussées se résolvent souvent spontanément, mais les formes les plus graves engendrent des lésions ou des ulcérations des parois intestinales

Quels sont les symptômes d’un mal de ventre chronique ?
Les diarrhées à répétition, les douleurs abdominales, les nausées qui durent plus d’une semaine et surtout si elles se manifestent durant la nuit, et si les douleurs ne disparaissent pas après les selles.

Bien sûr, les intoxications alimentaires ou encore les infections intestinales s'accompagnent, elles aussi, de diarrhées ou de vomissements. Et dans ces conditions, on a presque toujours mal au ventre... Pourtant, certains critères, notamment le caractère durable ou récidivant des symptômes, permettent de se rendre compte que les maux dont on souffre sont peut-être plus sérieux.

Un cas encore plus préoccupant : si les diarrhées sont accompagnées de sang (hémorragie). Il peut s’agir de mal de ventre qui annonce une maladie plus grave : la rectocolite hémorragique.
En plus de ces signes, un mal de ventre chronique ou maladie inflammatoire chronique s’accompagne de grande fatigue, perte d’appétit, perte de poids, fièvre.

Quels sont les traitements possibles ?
S’il s’agit de maladie chronique bénigne, c'est-à-dire que la maladie ne s’est pas trop développée, le docteur vous prescrira un médicament sans suivi obligatoire. Par contre, si l’inflation a atteint toutes les parties de l’intestin, alors un suivi est nécessaire.

Le médecin vous prescrira le plus souvent en première intention des dérivés salicylés (dérivés d'aspirine). Ce traitement est habituellement bien toléré, mais doit être contrôlé tous les six mois, car il peut induire dans de rares cas des insuffisances rénales. Pour lutter contre les poussées inflammatoires, les médecins prescrivent de façon graduée des corticoïdes, ou encore des immunosuppresseurs dont l'utilisation est de mieux en mieux maîtrisée.