Les grandes villes sont-elles sources de troubles psychiques ?
Les grandes métropoles attirent de plus en plus de personnes qui sont à la recherche soit d’un travail ou d’un style de vie urbain et citadin.
Il faut dire que les avantages des grandes villes sont nombreux :
Transport en commun très développé
Meilleur accès à la médecine et aux soins
Meilleur accès à l’éducation et à l’emploi
Alimentation variée et moins coûteuse.
Pourtant, ces grandes villes sont sources de stress pour de nombreuses personnes. D’après les dernières études, il serait à l’origine de certaines maladies mentales comme la dépression ou la schizophrénie.
Pour mieux comprendre l’origine de ces maladies mentales, il faut se pencher sur les causes. En effet, Habité dans une grande ville n’a pas que des avantages, le bruit, l’agitation, la foule anonyme, l’isolement sont le quotidien des citadins.
Alors, est-ce les raisons qui feraient penser que passer sa jeunesse dans une grande ville peut entraîner l’apparition de maladies psychiques et mentales ?
Un des premières hypothèses avancées par les chercheurs pour expliquer l’apparition des troubles psychiques est le stress social.
En 2010, l’équipe de Stanley Zammit de l’Université de Cardiff, au pays de Galles a découvert que les personnes qui se sentent étrangères et isolées dans leur quartier présenter un risque élevé de développer les symptômes de la schizophrénie. Mais cette étude ne livre pas des preuves tangibles.
Pour mieux comprendre les interactions entre les grandes villes et les maladies mentales comme la la dépression ou la schizophrénie, il faut regarder du côté de la neurobiologie.
Une étude réalisée en 2012 à l’institut central de santé mentale de Mannheim, en Allemagne a donné des résultats très intéressants.
Dans cette étude, des volontaires de différentes régions (campagnes, villes de 10 000 habitants, villes de plus 100 000 habitants) ont subi des tests sous IRMf.
Les résultats sortis sont sans équivoque.
Il apparait qu’une zone cérébrale, l’amygdale, réagit différemment au stress selon que la personne habite à la campagne ou dans une grande ville. En effet, ceux qui vivent à la campagne ne réagissent pas stress comme ceux qui vivent dans une petite ville ou encore comme dans une grande métropole
Or l’activité accrue de l’amygdale est très courante chez les personnes souffrant de dépression ou d’anxiété.
Ces résultats montre donc a quel point, l’environnement urbain augmente les risques de dépression et d’angoisse.
Cette étude a aussi cherché à comprendre le lien de cause à effet qu’il avait entre la schizophrénie et les grandes villes.
En effet, le risque de développer cette maladie augmente non seulement quand on y habite mais surtout quand on y est né et qu’on y a grandi.
Et d’après les résultats, plus une personne passe de temps en ville au cours de son enfance, plus il a des risques de développer ce trouble psychique.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont découvert qu’une zone particulière du cerveau s’activait de façon proportionnelle à la taille de la ville chez les sujets testés. Cette zone est le cortex cingulaire antérieur périgénual
Y a-t-il des leviers pour réduire les effets négatifs du stress urbain ?
En 2011, Une équipe américaine (Lisa Feldman Barett) de l’hôpital central de Massachussetts a découvert que le volume de l’amygdale augmente avec la taille du réseau amical ou des connaissances des sujets. Ce qui veut dire que plus une personne à des amis et de la famille dans une ville, plus il a moins de risque de développer les symptômes des troubles mentaux. L'isolement des personnes est donc un facteur aggravant pour les sujets sensibles.
Autre levier important, le quartier dont vit le sujet, plus il y a des espaces verts, mieux c’est. L’aménagement urbain est donc un autre facteur très important pour contrer les effets du stress dans les grandes villes..... Article écrit le 13/08/2013 par Touffail