Se faire opérer des yeux avec la chirurgie réfractaire au laser

La chirurgie réfractive sait aujourd’hui traiter tous les problèmes de vision. Cette chirurgie est rapide, sûre, indolore et s’adapte à chaque problème. Le seul inconvénient réel est que le coût d’intervention reste encore élevé.
Si vous êtes myope, astigmate, presbyte, voire les trois à la fois, cette chirurgie permet de remédier radicalement à tous les défauts de vision et libère les porteurs de lunettes. Le laser agit sur la cornée, qu’il redessine en modifiant sa courbure et par conséquent son indice de réfractions.
La cornée se cicatrise spontanément en quelques jours et on sort de l’opération chirurgicale avec des yeux en état de vue parfait. Mais il s’agit tout de même d’une intervention chirurgicale, avec son lot d’angoisses et ses éventuels effets secondaires.
Voici une question/réponse sur la chirurgie réfractaire tiré du magazine Management du Mars 2009.

Le laser est il réservé uniquement au traitement de la myopie ?
Contrairement à ce que l’on pense, la chirurgie au laser ne corrige pas seulement la myopie, mais aussi l’astigmatisme ou l’hypermétropie. Le traitement de la presbytie est également possible, mais il enregistre encore les résultats inégaux.

Y a-t-il une limite d’âge pour ce type d’intervention ?
Un patient peut être opéré lorsque son défaut visuel est stabilisé, ce qui est le cas après 20 ans pour la myopie. A l’inverse, il n’y a aucune limite d’âge supérieur.

Qui peut subir cette intervention ?
Pour que l’intervention ait lieu, il faut avoir fait un bilan complet de l’œil afin de détecter d’éventuelles complications. A partir de là, le spécialiste peut établir un diagnostic et une date d’intervention. Il existe cependant des contre-indications notamment les personnes qui ont une maladie oculaire, comme le kératocône (une déformation évolutive de la cornée), la cataracte, le glaucome sévère, l’herpès, oculaire, ou encore les lésions provoquées par les UV.

Quels sont les techniques employées ?
La technique la plus utilisée et la plus sûr en ce moment est le Lasik 100% laser. Encore utilisé par quelques spécialistes, le laser Excimer de surface relève aujourd’hui de la préhistoire. Réservé à certains cas très particulier, surtout lorsque la cornée est trop peu épaisse pour utiliser le lasik, il génère des douleurs pénibles après l’opération. Le lasik 100% laser, qui l’a détrôné depuis six ans, est une version améliorée de ce laser Excimer. Son utilisation implique un savoir-faire pointu, mais il permet d’intervenir sans agresser la surface de la cornée. Ses avantages sont nombreux : douleurs réduites, troubles postopératoires minimes, résultats quasi-immédiats sur l’acuité visuelle. En apparence très simple, cette opération est en réalité extrêmement sophistiquée, entièrement robotisée et assisté par ordinateur. L’essentiel consiste à choisir un praticien rompu à cette technique, qui saura en optimiser les résultats.

Comment se passe l’intervention ?
L’opération ne dure environ 15 minutes. Elle se déroule sous anesthésie locale. Le patient est allongé. Le médecin utilise quelques gouttes d’un collyre anesthésique pour insensibiliser la zone et positionne un petit appareil qui maintient les paupières. L’intervention se déroule en deux temps. Un premier laser (un laser femto-seconde) découpe une très fine lamelle à la surface de la cornée. Ce lambeau, qui reste solidaire de l’œil, est soulevé. Un autre laser entre alors en action sur les couches profondes de la cornée. Il « sculpte » les tissus en fonction de la déficience à traiter. Enfin, le chirurgien rabat la lamelle préservée sur la surface de la cornée. « Elle cicatrise spontanément en quelques jours, sans points de suture ».

Cette opération est-elle douloureuse ?
Non, l’intervention est totalement indolore puisqu’elle est entièrement pratiquée sous anesthésie locale. Reste tout de même que le moment n’est pas des plus plaisants à vivre : tout à fait conscient, le patient est aux premières loges pour assister à l’ensemble des manipulations. Ne soyez pas surpris ni inquiet, le second laser fait un peu de bruit et vous sentirez sans doute une légère odeur de brûlé : c’est absolument normal.

Quels sont les troubles postopératoires ?
Après l’opération, le patient sent juste quelques picotements, larmoiement continu aux yeux. Il est conseillé de se faire accompagner pour rentrer à la maison. Les spécialistes recommandent en général une journée de repos. Mais la plupart des opérés reprennent leur travail dès le jour suivant sans aucune difficulté, avec pour seule séquelle éventuelle quelques tâches rouges dans le blanc des yeux (provoquées par l’éclatement de microvaisseaux). Cet effet « œil de lapin » met plusieurs jours à s’estomper. Mais 24 h après vous pourrez travailler sur votre ordinateur, en diminuant l’intensité lumineuse de l’écran – et vous pourrez même reprendre le volant. Par contre il vous sera interdit de conduire de nuit au cours de la semaine qui suit l’opération.

Faut-il prévoir des soins spécifiques ?
Des collyres antibiotiques et anti-inflammatoires sont prescrits afin de faciliter la cicatrisation de la cornée. Il faudra pendant 15 jours ne pas vous frotter les yeux. Vous porterez d’ailleurs des coques de protection la nuit durant une semaine. Pour les femmes sachez qu’il n’est pas conseillé de se maquiller pendant trois semaines. Il faudra aussi évier de s’exposer au soleil sans verres protecteurs au cours des trois mois qui suivent. De même la piscine à cause du chlore et les sports de combat (pour éviter les coups) sont interdit pendant un mois au moins.

Existe-t-il des risques potentiels ? Lesquels ?
Selon certaines études 98% des opérés obtiennent la correction recherchée. Les complications (éblouissement, douleurs) touchent moins de 1% des patients. C’est une opération très sûre d’après les spécialistes. Quant à la principale angoisse de perdre un œil, à ce jour aucune publication scientifique n’a relaté le moindre cas.

Est-on rassuré de ne plus perdre un œil ?
Non, car si la récupération de la vue ne prend que quelques heures, la stabilisation de vos nouvelles capacités visuelles ne sera obtenue qu’après une période de plusieurs mois. Parfois l’opération rend l’œil plus sensible aux éblouissements nocturnes. Des halos lumineux et une mauvaise adaptation à la pénombre sont signalés par certains patients. Si vous êtes dans cette situation, on vous prescrira alors une correction pour éviter ce désagrément, gênant notamment lors de la conduite de nuit.

Comment choisir son praticien ?
On peut s'adresser à l'ordre des médecins pour avoir des renseignements sur tel ou tel praticien. Le mieux est de choisir un chirurgien ophtalmologue spécialisé du laser, équipé du meilleur matériel et expérimenté. Vous pouvez aussi trouver des informations à la caisse d'assurance maladie.

Quel est le coût de cette intervention ?
Il faut prévoir un budget de 3000 à 3500 euros pour les deux yeux si bien évidement vous vous orientez vers un bon spécialiste dans une clinique privée. En milieu hospitalier, vous pouvez compter 2000 euros. Cette intervention n’est pas remboursée par la sécurité sociale, par contre certaines mutuelles prennent en charge une partie des dépenses. Mais le prix vaut le coup en comparant les dépenses en lunettes et lentilles sur l’année !