Metier technique et inforamtique, comment valoriser sa première expérience professionnelle :

Les centres de service nearshore sont un bon tremplin pour les jeunes diplômés. Le recrutement et les promotions sont rapides. Ils y acquièrent expertise technique et expérience en gestion de projets.

Ce n'est pas forcément un passage obligé pour les jeunes informaticiens. Mais une chose est sûre : les centres de services nearshore sont un bon moyen d'assimiler par étapes les méthodes industrielles et les référentiels de qualité. Ils constituent aussi un bon tremplin pour rebondir ailleurs. Dans un centre mutualisé, on apprend à travailler sur des projets internationaux. On évolue à divers rythmes horaires avec des équipes multilingues. Et ce à deux heures de Paris.

Les centres basés en Espagne - l'un des pays les plus convoités par es SSII françaises attirent les jeunes diplômés (notamment les bacs + 2). Surtout ceux qui souhaitent démarrer leur carrière à l'étranger. Les conditions de travail, les coûts salariaux compétitifs, et une culture européenne du service informatique sont les principales raisons de leur développement. Et le recrutement peut y être assez rapide. Quitte à gagner un peu moins que dans l'Hexagone.

Une culture multinationale ?

Pour preuve, la recherche d'emploi d'Isabelle Langlais n'a duré qu'un mois. Dotée d'un DUT en génie des télécommunications et réseaux, cette informaticienne de 23 ans travaille depuis trois ans à Barcelone dans le centre mutualisé de Teamlog, spécialisé dans le support et le help desk.

Maîtrisant le français, l'espagnol et l'anglais, l'ex-jeune diplômée assure, aujourd'hui, une fonction de support de niveau 3 (le plus élevé). Elle épaule des équipes de niveaux 1 et 2. Et désire multiplier ses niveaux de certification. Plus de 150 informaticiens travaillent dans ce centre. Ils arrivent en majorité d'Europe (France, Suède, Grande-Bretagne, Dublin. Seuls 21 % d'entre eux sont d'Espagne. « De nombreux jeunes viennent y vivre leur première expérience professionnelle internationale », précise Isabelle Langlais, qui compte bien valoriser ce début de carrière.

Une promotion au bout de sept mois...

Outre cette culture multinationale, les jeunes informaticiens acquièrent dans les centres de services savoir-faire technique et expertise en gestion de projet. Ils s'y forment à différentes certifications (réseau, sécurité, base de données...) et aux standards CMMI et Itil. Et, surtout, ils assument très vite certaines responsabilités.

Un semestre a suffi à Isabelle Langlais : « j'ai obtenu une promotion au bout de sept mois, dit-elle. Je travaillais mes certifications au bureau avec l'aide d'un coordinateur, mais aussi le soir chez moi. » Revers de la médaille, ces jeunes sont d'emblée confrontés à de fortes contraintes de productivité. Sous pression et avec des horaires d'astreinte, ils sont soumis à un système de bonus/malus et de facturation fixé par jour/homme (ou par position par an).

Cette caractéristique explique pour partie, l'important turnover que connaissent
les centres de services. La prochaine tâche de leurs dirigeants sera donc d'améliorer leur attractivité et de motiver les troupes. Quoi qu'il en soit, les jeunes informaticiens européens, qui s'y sont formés, rivalisent, dès à présent avec leurs homologues asiatiques et indiens. Ils partagent la même notion de performance.