Recherche sexologue, comment trouver le bon ?
Absence de désir, trouble de l'érection, éjaculation précoce, vaginisme... les raisons de consulter un sexologue sont nombreuses.
Confier ses problèmes intimes à un inconnu n'est pas chose facile. Certains patients ont été abusés par des charlatans et des affaires retentissantes se sont terminées devant les tribunaux. Depuis, les syndicats et les sociétés savantes regroupant des sexologues assurent avoir fait le "ménage". « Aujourd'hui le milieu de la santé sexuelle a été assaini, il est beaucoup plus crédible pour le public », affirme le Dr Marc Ganem, président de la Société française de sexologie clinique. Mais, la profession reste peu réglementée. Pour bien choisir le sien, quelques critères importants permettent de s'y retrouver.
Il y a les "vrais" et les "faux" sexologues
Le titre de sexologue n'est pas protégé. N'importe qui peut proposer des consultations de sexologie, ce qui ouvre la porte à toutes les dérives. Seule solution pour distinguer les "vrais" des "faux" sexologues : vérifier leur formation. Pour s'inscrire comme sexologue auprès du Conseil de l'ordre, les médecins doivent être titulaires du DIU (diplôme interuniversitaire) de sexologie qui correspond à trois ans d'études. Les autres professions de santé (psychologues, sages-femmes, kinésithérapeutes...) peuvent passer des diplômes sanctionnant des études de sexologie en deux ou trois ans.
Dans les pages jaunes de l'annuaire, les médecins sexologues sont signalés en tant que tel. Les non-médecins sont regroupés sous la rubrique "sexologues", mais rien ne garantit qu'ils ont reçu la formation adéquate. D'où la nécessité de vérifier dans les annuaires professionnels.
Un spécialiste adapté à chaque demande
Selon une récente enquête de l'Inserm, près de 63 % des sexologues français sont des médecins et 60 % sont des hommes. La France constitue une exception en Europe où la profession est plutôt féminine avec un profil d'infirmière, de sage-femme, de psychologue ou de conseillère conjugale.
Quel profil de sexologue vous conviendra le mieux ? Selon le Dr Ganem, tout dépend du symptôme : « Certaines personnes ont besoin de consulter un médecin pour s'assurer que leur problème sexuel n'a pas de cause organique. C'est le cas, par exemple, d'un homme de 45 ans souffrant de trouble de l'érection, ou d'une femme qui n'a plus de désir sexuel après un accouchement. » En effet, seul un médecin est habilité à prescrire des médicaments et à pratiquer un examen.
En réalité, tout sexologue digne de ce nom, et quel que soit son métier d'origine renverra son patient vers un spécialiste en cas de nécessité : « Je travaille si besoin avec des urologues et des gynécologues », précise ainsi Jean-Siméon Menoreau, sexologue et psychologue. Pour lui, la sexologie est avant tout une approche globale : « Nous ne nous occupons pas seulement des problèmes d'érection, d'éjaculation précoce, de désir ou de vaginisme... Nous abordons aussi forcément la séduction, les troubles de l'identité sexuelle, le couple... »
Instaurer la bonne distance
La première consultation est très importante. « C'est une rencontre au cours de laquelle il faut instaurer la bonne distance, explique Jean-Siméon Menoreau. Le sexologue doit expliquer sa méthode de travail. Quelqu'un qui vous promet monts et merveilles tout de suite, ce n'est pas bon signe. »
Une consultation de sexologie expédiée en 15 minutes n'inspire pas non plus confiance. « Schématiquement, nous consacrons une demi-heure à récupérer les éléments d'information et un quart d'heure à expliquer au patient le mécanisme de compréhension de ses difficultés et le projet thérapeutique. Il faut que le patient s'y reconnaisse », insiste le Dr Mireille Dubois-Chevalier, sexologue. Si, à la fin de la consultation, vous avez le sentiment de ne pas avoir été compris et entendu, changez de sexologue.
Où trouver et consulter un sexologue?
Certaines organisations professionnelles proposent sur leur site Internet un annuaire qui permet de trouver une adresse partout en France (Paris, nantes, lille, lyon, nice, marseille, bordeaux...). Les personnes inscrites sont formées à la sexologie et s'engagent à respecter un code éthique.
• Société française de sexologie clinique : http://www.sfscsexo.com
• Association interhospitalo-universitaire de sexologie : http://www.aihus.fr
• Syndicat national des médecins sexologues : http://www.snms.org
• Association des sexologues cliniciens francophones : http://asclif.free.fr
• Conseil national de l'ordre des médecins : http://www.conseil-national.medecin.fr
Des tarifs très variables
Il est parfaitement légitime de demander le prix de la consultation dès la prise de rendez-vous. Les tarifs varient de 70 à 150 € selon le praticien. L'acte de sexologie n'est pas pris en charge par la Sécurité sociale, mais les médecins peuvent faire une feuille de soins pour un problème médical lié au trouble sexuel.
Il existe dans les hôpitaux des consultations de sexologie, le plus souvent adossées aux services d'urologie ou de gynécologie. Les tarifs y sont nettement plus abordables qu'en libéral. « Ces consultations hospitalières permettent à tout le monde d'avoir accès à des soins concernant leur santé sexuelle, quel que soit leur niveau de vie », observe le Dr Ganem.