Matières premières, comprendre la spéculation ?
Les prix des matières premières augmentent de façon regulières depuis maintenant plus de 15 ans. Cette hausse est causée par plusieurs facteurs : mauvaise récolte due à la météo, inondation, épidemie etc. Mais ces facteurs n’expliquent pas à lui tout seul les hausses successives de ces dernières années. De plus en plus de chercheurs et de politiciens pointent le doigt vers les acteurs financiers qui sont accusés de spéculer sur les matières première.
Entre juin et décembre 2010, le blé a augmenté de moitié dépassant les 300 dollars la tonne, le maïs a franchi la barre des 260 dollars. Cette hausse de prix est essentiellement liée à la loi de l’offre et de la demande.
D’une part, on retrouve de mauvaises récoltes, pour des raisons météorologiques telles que la sécheresse ayant sévi en Ukraine et en Russie et les inondations en Asie dans la même période.
D’autre part, la demande continue sa hausse nourrie notamment par l’augmentation de la population.
Ce hausse est de peu de plus en plus accélérer par les acteurs financiers qui investissement des fonds considérables sur les prix des denrées alimentaires.
Qui spécule ?
C’est essentiellement des structures financières animées par les gros profits qui sont accusées de tirer les prix vers le haut. On peut parler des fonds de pension, des hedges funds et les fonds souverains que l’on appelle « investisseurs institutionnels et qui sont pointés du doigt par un bon nombre d’études sur la question.
Les particuliers sont aussi concernés car de plus en plus d’épargnant essaient de s’initier à ce mode de placement. L’objectif pour eux est évidemment de diversifier le portefeuille boursier en misant sur les matières premières. Tout laisse voir que tout le monde est d’une façon ou d’une autre impliqué dans la question, allant des investisseurs aux paysans.
Les paysans aussi se servent des moyens de la nouvelle technologie, pour suivre tout ce qui se passe dans le marché international avant de décider de quoi que ce soit. Ce qui déséquilibre l’équation classique offre-demande.
Quelles sont les conséquences de la spéculation ?
Les effets liés à la spéculation demeurent innombrables. La question souffre de transparence d’autant plus que même les Etats refusent de livrer des chiffres sur les stocks.
Ce qui est sûr, ce que tout le système est affecté : des producteurs aux consommateurs. La gestion des stocks, par exemple, devient très problématique. Faut-il produire ou attendre une baisse des prix ?
De plus, les paysans ne peuvent plus anticiper le revenu de leur travail car les prix varient énormément d’une année à l’autre à cause des cours mondiaux.
Que faire pour stabiliser les prix ?
Suite au déclenchement de la crise de 2008, des solutions sont proposées.
Les pays de l’Afrique de l’Ouest ont préconisé la réduction des importations et, ainsi, en favorisant l’autosuffisance.
Les Etats-Unis ont, quant à eux, préconisé de limiter les possibilités de spéculation sur les matières premières agricoles.
Certains experts préconise d’encadrer la spéculation en fixant un prix plancher et un prix plafond.
Dans tous les cas, le dossier est maintenant sur la table des vingt plus grandes puissances mondiales (G20) et on espère que des solutions seront rapidement mises en place.
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