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Quand les piqûres promettent un lipo sans chirurgie ?

Les injections anti-graisse se multiplient dans les cabinets médicaux. Gommer les bourrelets indésirables sans passer par le bloc opératoire est-ce que ça marche vraiment ?

Des techniques aux noms énigmatiques fleurissent sur Internet (lypolyse, lipotomie, lipodissolution...). Toutes évoquent la fonte des graisses. Elles ciblent les surcharges graisseuses localisées dans le derme profond pour modifier les volumes de la silhouette, raffermir la peau et pas "faire maigrir".

En réalité, deux types d'injections caracolent en tête. Quel crédit leur accorder ? De quel recul disposent les praticiens, en termes de résultats et de sécurité ? Explications.

Le sérum hypotonique

C'est quoi ? Appelé aussi liquide hypoosmolaire, il fragiliserait la paroi des cellules graisseuses. Combinée à des ultrasons, cette technique promet de remplacer une "lipo" : éliminer en quelques séances les rondeurs localisées, culotte de cheval compris. Prudence, néanmoins : les suites ne sont pas neutres. Plus le volume de liquide injecté est grand, plus le risque de bleus ou d'hématomes est important.

En pratique : Par séance, une ou plusieurs zones peuvent être traitées par injections. Palper-rouler et ultra­sons sont associés pour plus d'efficacité. Après : l'injection crée une brève inflammation. Prévoir œdème, bleus et hématomes. Inconfort ou douleurs durent en moyenne deux jours. Le port d'un panty de contention est conseillé. Le traitement : deux à quatre séances, chacune espacée de quatre à cinq semaines. Résultat final trois mois plus tard. Prix : 400 à 500 € la séance. Dans la même catégorie, il y a la mésothérapie

La lécithine de soja

C'est quoi ? L'ingrédient actif, la phosphatidylcholine, est une molécule "mangeuse" de graisses. Son action lipodestructrice est utilisée dans quelques pays contre l'embolie graisseuse ou le lipome.

En France, elle ne dispose d'aucune autorisation de mise sur le marché. Un laboratoire fabricant indique même qu'elle ne doit pas être administrée en sous-cutané. C'est pourtant le cas en esthétique. Elle est donc injectée sous la seule responsabilité du praticien, tenu d'en informer son patient

En pratique : Par séance, une ou plusieurs "petites" zones sont injectées - poignées d'amour, bosse du bison (en haut du dos), intérieur des genoux... Pas recommandées, les zones très étendues, comme la culotte de cheval, pour ne pas injecter trop de produit. Après : œdème et inflammation : rougeurs, chaleurs et démangeaisons sont observés les jours qui suivent la séance. Des réactions d'autant plus fortes que les injections sont nombreuses, leur volume important. Le traitement : deux à six séances, chacune espacée d'une, deux ou six semaines selon les praticiens. Prix : certains médecins annoncent 100 à 150 € la séance, d'autres 250 à 350 €.

Pourquoi ces techniques font debat

Nombre de médecins et chirurgiens admettent que "ça marche", mais les avis divergent sur la façon de faire. D'abord, il y a le choix du produit. Ensuite, le protocole n'est pas bien défini. Chaque médecin a en quelque sorte sa "recette". Il estime le nombre de séances, le délai entre chacune d'elles, la quantité de produit par seringue et sa dilution. En cas de surdosage ou s'il est mal injecté, gare aux complications. « Les résultats sont là, mais il faut rester prudent. L'AFME 2 évalue les injections de sérum hypotonique pour proposer un protocole reproductible et sûr.

Néanmoins, cela ne remplacera pas les lipoaspirations importantes», répond J.-L. M. Certains praticiens promettent en effet une alternative à une liposuccion. D'autres excluent cette option et redoutent un emballement trop précoce pour ces injections. L'engouement récent qu'elles suscitent serait-il lié à l'application des derniers décrets encadrant les actes à visée esthétique ? Ces textes interdisent en effet aux médecins de pratiquer des liposuccions, désormais classées comme un acte chirurgical. Aux médecins de nous convaincre de l'intérêt et de la sécurité de ces techniques. En attendant, il serait dangereux de penser qu'une injection, c'est facile et dénué de risque.
N.B : 1500 euros, c'est ce qu'il faudra débourser pour effacer une culotte de cheval avec des injections.

 

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